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Coaching d’affaires: quand la performance a un prix

En réponse à la crise ou par souci d’amélioration des résultats, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à s’offrir les services d’un-e coach. Autrefois réservée aux multinationales, la pratique se démocratise.

 

Le nombre de coachs dans le monde a dépassé la barre des 70’000, en augmentation de 36% sur quatre ans.

 

Crédits: Pexels

Être dirigeant, recruteur ou encore employé en 2021 relève du parcours d’obstacles. Dans un monde du travail où tout évolue très vite, où transformations numériques et durables prennent des allures de chamboule-tout, où flexibilité et confiance s’entrechoquent quotidiennement et où l’incertitude ne connaît plus de limites hiérarchiques, chacun peut s’avouer perdu de temps à autre…voire dépassé. Afin de pallier à ce manque d’adaptabilité, un service tout droit importé des Etats-Unis s’impose peu à peu en Europe et notamment en Suisse: le coaching d’affaires.

Le but? Accompagner les entreprises dans leur changement pour qu’elles affichent plus de rendements. Une promesse qui séduit d’autant plus en cette période de crise actuelle…Selon une étude réalisée en 2020 par PWC et l’International Coaching Federation (ICF), le nombre de professionnels du coaching dans le monde aurait dépassé la barre des 70’000, en augmentation de 36% sur quatre ans.

Une offre qui s’adapte à une demande elle aussi croissante et qui se veut rajeunissante puisque l’âge des demandeurs oscille désormais majoritairement entre 35 et 44 ans. Bien que les décideurs restent les principaux clients, d’autres profils comme celui des entrepreneurs de la tech démontrent à présent eux aussi un intérêt marqué pour le coaching d’affaires.

«C’est le pouvoir des habitudes qui bloque», assure Mathieu Nadal, entrepreneur, communicant, enseignant et cofondateur de MN Marketing à Genève. PME comme multinationales ont parfois besoin d’être redirigées, «autrement dit, qu’on les fasse pivoter pour leur sortir la tête du guidon», selon le coach de croissance. Présent en Suisse, Belgique, France et Espagne, Mathieu Nadal se distingue quant à lui par son coaching à 360.

«Je leur apporte un nouvel éclairage certes mais avec une stratégie digitale et surtout une vision à long terme. Prendre de la distance est d’autant plus difficile depuis mars mais est primordiale pour performer», assure l’expert. Et pour cause, outre les habituels managers à rediriger, Mathieu Nadal voit se dessiner une nouvelle génération d’entrepreneurs avides de conseils pour l’avenir. A la fois désireux de liberté mais aussi de succès, les plus jeunes n’hésitent désormais plus à faire appel au coaching.

Expérience & formation, de la crédibilité sinon rien

Mais les coachs eux-mêmes sont de plus en plus jeunes comme le prouve l’étude de PWC-ICF: les 44 ans et moins représentent un quart de l’ensemble des professionnels, contre moins de 5% quelques années auparavant. Un rajeunissement dû à l’accessibilité croissante de la profession.

Démocratisé, le métier de coach autrefois crédibilisé par l’expérience est désormais appuyé par de multiples formations sur le marché. Parmi les premiers établis du domaine, l’IDC Institut de Coachingfondé à Genève a notamment permis cette expansion.

«Le terme de coaching a trop souvent été utilisé de façon abusive alors que c’est un métier à part entière qui s’apprend avec des compétences à avoir. S’y former pour exercer est essentiel», soutient sa directrice et fondatrice, Hélène Aubry Denton.

Le coach Mathieu Nadal émet néanmoins une réserve sur le type de formation: «Il faut éviter à tout prix celles qui promettent de vous former en trois jours. Devenir coach prend du temps et ces formules magiques sont inefficaces.» En effet, surfant sur la vague, de plus en plus de formateurs en business coaching fleurissent sur le net et les réseaux sociaux. Jacques Bouquard conseille lui aussi de privilégier des organismes ou individus reconnus, bien implantés sur place et éprouvés sur le temps car «comme dans beaucoup de métiers, rien ne remplace l’expérience de plusieurs années».

De la formation et de l’expérience comme gage de qualité donc, «puisqu’il faut entre 3 et 5 ans pour arriver à maturité. Il faut être patient et ne pas céder aux sirènes de la formation en deux clics», certifie Marc Prager qui déplore le nombre peut-être trop important de téméraires qui se lancent dans le coaching d’affaires sans avoir assez de bagage. D’après lui, coacher un manager en ayant été manager soi-même n’a pas de prix…ou presque, simplement celui du coaching.


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JULIE MÜLLER 

JOURNALISTE À BILAN

Du Chili à la Corée du Sud, en passant par Neuchâtel pour effectuer ses deux ans de Master en journalisme, Julie Müller dépose à présent ses valises à Genève pour travailler auprès de Bilan. Quand cette férue de voyages ne parcourait pas le monde, elle décrochaitdes stages dans les rédactions de Suisse romande. Tribune de Genève24 HeuresL’Agefi20minutes ou encore Le Temps lui ont ainsi ouvert leurs portes. Formée à tous types de médias elle se spécialise actuellement dans la presse écrite économique.